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CHRONIQUES LASZLO & LASZLO

CHRONIQUES LASZLO & LASZLO

Quarante-Six Nouvelles Ou Un Siècle D’Aventures

Andres Laszlo

Les Chroniques Laszlo & Laszlo ont deux sources d’inspiration différentes :

1. Le recueil de nouvelles de mon père, publié pour la première fois sous le titre Solo el Paisaje Cambia, en 1952, et en français en 2015, sous le titre : Tout passe…

2. Des histoires inspirées de ma propre vie. Nombre de ces histoires font partie de ma série d’aventures en voie de publication, The Caspian Conection, ou de mon ouvrage sur la politique entourant l’usage des stupéfiants : The Drug Problem. La fusion de ces deux sources d’inspiration a donné naissance à 46 histoires (23+23) et à 233 000 mots dans la version anglaise.

Vous y apprendrez que mon père et moi avons tous deux mené une vie aventureuse et, du moins, quand l’un des deux ne se trouvait pas au beau milieu d’un événement quelconque, ou non loin d’en finir un, assez divertissante.

Nombre de ces nouvelles se lisent comme du sur-mesure ou scénarios, ce qui devrait les rendre intéressantes aux yeux des producteurs ou metteurs en scène. Elles ont été structurées et, pour les nouvelles écrites par mon père, adaptées, afin d’offrir une continuité sur un siècle. Chacune des nouvelles s’accompagne d’un court paragraphe de présentation, d’ordre biographique.

En adaptant en anglais les nouvelles de mon père, je me suis dit : « Pourquoi n’écrirais-je pas une vingtaine de nouvelles, correspondant à celles de mon père, sous forme de chroniques, Les Chroniques Laszlo & Laszlo, et qui s’étendraient à peu près sur un siècle ? » Ne trouvant aucune raison de ne pas le faire, je me suis mis au travail.

Les Chroniques sont également disponibles en langue française, séparément, pour le moment. Mais, très bientôt, espérons-le, elles présenteront une certaine continuité.

Vous découvrirez que les nouvelles donnent vie à trois narrateurs :

1) Mon père dont j’ai traduit et adapté les histoires.

2) Moi-même. Je raconte mes propres histoires.

3) Chicch Kadune, un adorable tigre mangeur d’hommes, dont je serai le porte-parole.

Je présenterai nos histoires non seulement sous forme chronologique, mais aussi « biographique », de sorte que vous aurez bien du mal à ne pas connaître mon père, Chicch Kadune et moi-même de manière presque intime.

En ce qui concerne les histoires de mon père, j’ignore dans quelle mesure elles correspondent à la réalité. : je ne l’ai vu qu’une vingtaine de fois après mes six ans. Toutefois, il ne fait aucun doute qu’il menait une vie aventureuse, et je reste persuadé que nombre de ses histoires s’inspirent d’événements authentiques. Quant à mes propres histoires, elles sont plutôt vraies, même si je dois admettre que j’ignore ce qui se passait dans la tête du tigre. En remaniant les histoires d’Andres Senior, je n’avais nulle autre intention que les suivantes :

- les améliorer ;

- les ajuster légèrement aux attentes des lecteurs de notre siècle ;

- les rendre plus attrayantes pour les producteurs, que ce soit au cinéma ou dans l’univers dramatique.

Vous trouverez ci-dessous une présentation de ma propre vie d’aventurier, ainsi que deux nouvelles. L’une dont je suis moi-même l’auteur et une autre, écrite par mon père.

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Genre : Littérature Langue : français
Sous-genre : Nouvelles Sortie : 14 mars 2018

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Biographie

Andres Laszlo

Andres Laszlo Jr. était à peine âgé de deux ans quand il fut mis sur les genoux de Marylin Monroe qui, dit-on, le trouva adorable. C’est ainsi que, dès cet instant, sa vie prit, par définition, une pente descendante et, dix-huit ans plus tard, il figurait parmi les trois derniers élèves de sa classe (même si Andres travaillait plus que la plupart de ses camarades). Il pesait plus de cent soixante kilos. Malgré tout, un an et demi après, les capacités d’apprentissage dont il était doué comptaient parmi les plus rapides du monde (ou presque) et, à l’occasion, Andres se faisait de l’argent de poche en tant que mannequin.

DEUX FILLES, MIGNONNES, PASSENT DANS LA RUE. JE LES VOIS QUI ME RIENT AU NEZ. UNE PARTIE DE MOI ME DIT : « OU ELLES ME TROUVENT  TROP EXCITÉ, OU ELLES ONT LU PLEIN DE CHOSES SUR MOI. » UNE AUTRE PARTIE ME SOUFFLE : « J’AI L’AIR TELLEMENT RÉPUGNANT QU’ELLES VONT BIENTÔT VOMIR. » DONC, ÉVIDEMMENT, J’AI COMPLÈTEMENT PERDU LES PÉDALES.

Junior partait du principe qu’il était le don que Dieu faisait à l’Humanité ; il se mit à la recherche d’un élément supérieur, digne de ce don qu’il venait de se découvrir et à la hauteur de l’enthousiasme qu’il se sentait. Ne trouvant que des nuances de gris, il modifia son approche, et se mit en quête, cette fois-ci, de quelque chose de moindre valeur, y consacrant toutes ses forces combatives. Les nuances restaient du même gris, mais puisque le gris le plus sombre de la « liste des choses contre lesquelles il faut se battre » (l’illégalité liée à l’usage des stupéfiants et l’argent servant à prendre la mesure de ce qui ne devrait être mesuré) paraissait se rapprocher du noir plus que le gris le plus clair se rapprochait du blanc de la « liste des choses pour lesquelles il faut se battre » (plus d’éducation / une éducation plus étendue, ainsi que la liberté de penser pour soi-même / le scepticisme), Andres se rangea du côté du « contre » et, même si le fait que l’argent devenait la mesure de ce qui ne se laisse pas mesurer par l’argent, et qu’Andres en était irrité (et c’est encore le cas), il choisit le sujet de l’illégalité lié à l’usage des stupéfiants, en tout cas, du moins en partie, parce que cela paraissait le plus facile des deux. Son raisonnement sur la thématique des drogues était, et est encore le suivant : Les autres n’ont qu’à s’occuper des usagers. Moi, ce qui me préoccupe, ce sont les avantages financiers des fournisseurs, les criminels, ainsi que la corruption que génèrent l’illégalité et le gonflement des prix. Le peu de « bons côtés » faisant suite au caractère illégal des stupéfiants ne peut compenser, même dans une petite mesure, les « mauvais côtés ».

Toutefois, au cœur de sa Suède natale, peu d’encouragement, ou pas du tout. « Nous ne pouvons que déconseiller une thèse de ce genre. Personne, en dehors des forces de police et du monde universitaire, ne saurait en tenir compte », lança son directeur de thèse. « J’ai du mal à comprendre quel est le but que vous visez », avait affirmé Hans Holmér, membre de la Commission suédoise des forces nationales de police. « Nous ne pouvons partager une telle approche, » avait ajouté l’ONUDC de Vienne.

Puisque la perspective de passer du statut de « meilleur » élève à celui de médiocre étudiant en doctorat ne présentait aucun intérêt, Laszlo Jr. tira un trait sur sa carrière universitaire pour se lancer dans un nouveau projet : établir une liste de tout ce qu’un homme devrait avoir accompli, afin de se retrouver, un jour, en position de soutenir des affirmations dignes d’être défendues, et d’y être pleinement préparé.

En premier sur la liste, il avait noté : faire le tour du monde sur un bateau.

« ANDRES, VOUS ÊTES SANS DOUTE UN GROS COSTAUD, MAIS UNE NUIT, PENDANT VOUS SEREZ EN TRAIN DE DORMIR, JE VOUS FERAI LA PEAU », ME LANÇA UNE JEUNE FILLE SUR LE BATEAU. APRÈS, LE BATEAU FIT NAUFRAGE ET JE PERDIS MA DERNIÈRE COURONNE SUÉDOISE.

Laszlo baissa les bras : brisé, humilié, et regagnant la Suède en sachant, le digérant difficilement, que pour mener à bien tout ce qu’un homme devrait avoir accompli, il ne faut pas seulement une super liste, mais aussi de l’argent. Charlotte, une amie travaillant pour Bukowski’s (le Sotheby’s suédois, en quelque sorte) lui lança : « Moi, je te dis : "Achète l’art déco suédois", mais mon petit copain, lui, il te dit d’acheter de la verrerie artistique suédoise. » À partir de là, Laszlo Jr. a une idée : Orrefors, gamme 1925-1950. Il alla vider les rayons de verrerie des magasins, acheta pour pas cher dans des ventes aux enchères, remit en vente la série la moins intéressante de sa collection, publia un livre sur le sujet, fit fortune et connut la célébrité.

« J’ESSAYAI DE FAIRE COMPRENDRE À CES ÉCERVELÉS DE SUÉDOIS QUE LA VERRERIE ORREFORS ANNÉES 1925-1950 ÉTAIT LE SEUL DOMAINE QUI FAIT DE NOUS LES MEILLEURS DEPUIS LES OBJETS EN BOIS ET EN ARGENT DES VIKINGS. MAIS LÀ ENCORE, PERSONNE NE PRÊTA L’OREILLE. »

Pour la seconde fois, il établit une « liste de tout ce qu’un homme devrait avoir fait ». En réalité, selon toute vraisemblance, la liste se basait sur celle qu’il avait établie à l’âge de neuf ou dix ans. En la réduisant des onze points qu’elle comportait pour n’en garder que dix, Andres Jr. s’était débarrassé du « embrasser une princesse ». Après quoi, il passa vingt ans à réaliser (et à ne pas réaliser) ce qui était dans la liste.

3 ANS À OXFORD (), LICENCE DE PHILOSOPHIE (), LICENCE EN TECHNIQUES D’ÉCRITURE (), ANGLAIS ET TECHNIQUES D’ÉCRITURE (), L’OXFORD ADVANCED LEARNER'S DICTIONARY PAR CŒUR (), ATHLÉTISME (), TUER D’UNE BALLE UN TIGRE MANGEUR D’HOMME (RÉSOLUTION COMPLÈTEMENT RÉPUGNANTE, JE M’EN EXCUSE) (), SURFER PIPELINE (), 200 PAYS ÉTRANGERS (189, SI JE COMPTE AU PLUS LARGE) & TENIR LE RÔLE DE JAMES BOND (ÉCHEC TOTAL. ON EN RIT ENCORE PROBABLEMENT).

Vingt années durant, il vécut une dose  indécente de bon temps et de chance,accomplissant et ne pouvant accomplir les éléments de sa liste. Aujourd’hui, il semblerait qu’Andres Jr. se soit installé en Espagne, non loin de Malaga (mais il peut très bien se trouver encore sur les routes).

Deux sujets ont toujours préoccupé Andres Laszlo Jr. : « Rendre illégaux les narcotiques génère une série de mauvais côtés et très peu de bons » et « L’argent prend la mesure de ce qui ne devrait pas être mesuré par l’argent. » Pour autant, il ne cessait de se dire que d’autres étaient plus qualifiés que lui pour prêcher dans le désert, à faire connaître ces mauvais côtés, ces « dysfonctionnements », — c’était le mot qu’il employait —, et ce n’est que récemment qu’il comprit ceci : Le fait que l’argent prenne la mesure de ce qu’il ne devrait pas être autorisé à prendre pourrait très bien expliquer pour quelle raison l’illégalité liée à l’usage des stupéfiants n’a toujours pas fait l’objet d’une abrogation.

C’est à ce moment-là qu’Andres Jr., en comprenant que les deux griefs qu’il affectionnait le plus pouvaient peut-être se traiter l’un avec l’autre, en tandem, qu’il commença à se dire qu’il comprenait pourquoi l’on permettait aux discours sociaux et dysfonctionnels d’exister, de prospérer et de mener le monde. Alors seulement, il pensa pouvoir apporter sa pierre à l’édifice, et entreprit de prendre un stylo, d’aménager à sa série d’ouvrages Discours dysfonctionnels un point de départ (traiter dans des livres le seul discours dysfonctionnel pour lequel, selon lui, il en savait assez pour pouvoir, de manière significative, faire entendre sa voix sur l’illégalité liée à l’usage des stupéfiants).

JE ME DISAIS : « PENSER EN TERMES FINANCIERS N’EST PEUT-ÊTRE QU’UNE DES DYSFONCTIONNALITÉS LATENTES GÉNÉRANT DES DYSFONCTIONNALITÉS PATENTES OU MANIFESTES TELLES QUE L’ILLÉGALITÉ LIÉE À L’USAGE DES STUPÉFIANTS. »

Et, bien sûr, Junior réfléchissait à la question, et toutes sortes de dysfonctionnalités, latentes ou patentes, se laissaient voir. Alors que la première partie de Discours dysfonctionnels traite d’une dysfonctionnalité évidente, l’illégalité liée à l’usage des stupéfiants, la seconde partie, elle, évoquera ce qui génère les Discours dysfonctionnels en général.

(I) JE SOUHAITE PARTAGER MON OPINION CONCERNANT LES DISCOURS DYSFONCTIONNELS PARCE QUE JE CROIS QU’ILS ONT DE L’IMPORTANCE, ET POURRAIENT SERVIR À LA RÉORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ. (II) JE VOUDRAIS PROMOUVOIR LES ŒUVRES DE MON PÈRE PARCE QUE JE PENSE QU’IL A ÉTÉ INJUSTEMENT OUBLIÉ ET PARCE QUE JE NE L’AI PAS TRAITÉ AUSSI BIEN QU’IL L’AURAIT MÉRITÉ DE SON VIVANT & (III) JE VOUDRAIS QUE LES TEXTES DE FICTION ET LES ADAPTATIONS DONT JE SUIS L’AUTEUR PERSONNEL SERVENT À LA VENTE PARCE QUE JE SENS BIEN QU’ILS ONT DE LA VALEUR ET DEVRAIENT ÊTRE APPRÉCIÉS POUR CE QU’ILS SONT. (IV) BIEN, DONC, J’AIMERAIS FAIRE DE L’HÉLI-SKI, ME PAYER DES SÉANCES TELLEMENT CHÈRES QU’ELLES SUSCITERAIENT LE DÉGOÛT, AVANT D’ÊTRE TROP VIEUX POUR MONTER DANS UN HÉLICO ET ME SUSPENDRE DANS LES AIRS.

Autre information : Laszlo Jr. est de nationalité suédoise et française et a vécu « partout ». Des hommes aussi bien que des animaux ont déjà tenté de l’assassiner une bonne dizaine de fois. Il parle anglais, suédois, espagnol, français et danois (même si une majorité de Danois ne s’en rendent pas compte). C’est un géant, et il a sans doute fait plus de choses insensées que vos cinq meilleurs amis sans cervelle réunis. Laszlo Jr. a également été ceci : acteur médiocre, mannequin trop grand, joueur de bridge à l’arrogance affirmée, protégé d’un joueur d’échecs, joueur de golf pratiquant le slice, collectionneur / exposant d’œuvres d’art, rameur dépourvu du sens de l’équilibre, lanceur de disques d’une lenteur à la limite du pathétique et ne suscitant de frissons chez aucun sportif.

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